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La décroissance
7 octobre 2005

Hans Jonas: Le principe responsabilité

Quelques citations de ce livre, qui avec La décroissance de Nicholas Georgescu-Roegen est à la base de la théorie de la décroissance:

La promesse de la technique moderne s’est inversée en menace. P 15

[L’idéal utopique] a en sa faveur les plus anciens rêves de l’humanité et il semble disposer maintenant avec la technique des instruments permettant de traduire ce rêve dans une entreprise. L’utopisme qui jadis fut vain, est devenue la plus dangereuse des tentations. P 17

La vulnérabilité de la nature n’avait jamais été pressentie avant qu’elle ne soit manifestée à travers les dommages déjà causés… La biosphère entière de la planète s’est ajoutée à ce pour quoi nous devons être responsable parce que nous avons pouvoir sur lui. P 31

Nulle éthique antérieure n’avait à prendre en considération la condition globale de la vie humaine et l’avenir lointain ainsi que l’existence de l’espèce elle-même… [Cela révèle l’exigence] d’une nouvelle conception des droits et des obligations, dont nulle éthique et nulle métaphysique du passé n’offrent ne fût-ce que les simples principes, sans parler d’une doctrine achevée. P 34

[Cela réclame] une révision non négligeable des fondements de l’éthique. Cela voudrait dire chercher non seulement le bien humain mais également le

bien des choses extra-humaines, c’est à dire étendre la reconnaissance de « fins en soi » au delà de la sphère de l’homme et intégrer cette sollicitude dans le concept du bien humain. Aucune éthique du passé (mise à part la religion) ne nous a préparé à ce rôle de chargés d’affaires. P 34

La moralité doit investir la sphère du produire dont elle s’est tenue éloignée autrefois, et elle doit le faire sous la forme de la politique publique… Le naturel a été englouti par la sphère de l’artificiel… Les œuvres de l’homme engendrent une nouvelle espèce de « nature »… à laquelle la liberté humaine se trouve confrontée… (pétrole, voiture, urbanisation, électricité…) P 37

La mort n’apparaît plus comme une nécessité faisant partie de la nature du vivant, mais comme un défaut organique évitable, susceptible au moins en principe de faire l’objet d’un traitement, et pouvant être longtemps différé…

Dans quelle mesure est-ce désirable pour l’individu, dans quelle mesure pour l’espèce ?.. Mais il est clair qu’à l’échelle démographique le prix pour une extension de l’âge est un ralentissement proportionnel de la relève, autrement dit un apport moindre de vie nouvelle. Le résultat serait une proportion décroissante de jeunes dans une population de plus en plus âgée… Et dans quelle mesure aurait-on droit ou tord de barrer la place des jeunes en occupant les postes ? La mortalité n’est que l’envers de la source permanente de la natalité… Allons jusqu’au bout : en éliminant la mort, nous devons également éliminer la procréation car cette dernière est la réponse de la vie à la [mort]… Mais peut-être est-ce précisément la sagesse de la loi sévère de notre mortalité qu’elle nous offre la promesse toujours renouvelée [de l’ardeur de la jeunesse]… Ce perpétuel recommencement qu’il est seulement possible d’obtenir au prix du perpétuel achèvement, peut très bien être l’espoir de l’humanité, la protection qui l’empêche de sombrer dans l’ennui et dans la routine, sa chance de conserver la spontanéité de la vie. P 53

Ainsi il se pourrait que ce qui dans son intention est un cadeau philanthropique que la science fait à l’homme, la réalisation d’un désir nourri depuis des temps immémoriaux (échapper à la malédiction de la mortalité), tourne au désavantage de l’homme... P 54

[Les anciennes catégories éthiques] ne nous ont pas équipés pour nous prononcer sur le contrôle du psychisme au moyen d’agents chimiques… Du soulagement du patient, un but parfaitement en accord avec la tradition médicale, une transition insensible mène au soulagement de la société, débarrassée du caractère difficilement supportable d’un comportement individuel compliqué chez ses membres. P 55

[Ce sont seulement les intérêts actuels qui se font entendre, qui exigent d’être pris en considération]. C’est à eux que les autorités publiques ont des comptes à rendre… Or l’avenir n’est représenté par aucun groupement,, il n’est pas une force qu’on peut jeter dans la balance. Ce qui n’existe pas n’a pas de lobby et ceux qui ne sont pas encore nés sont sans pouvoir. P 59

La suite demain ou après-demain

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La décroissance
  • Info contre intox. L’économie mondiale court après la « croissance » pour résoudre ses multiples problèmes et n’arrive qu’à détruire et polluer la planète. Les économistes qui prêchent la « décroissance », sont boycottés par les médias.
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