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La décroissance
21 janvier 2006

FAUT-IL FAIRE DES ENFANTS ? SUITE N°3

                                NON ! PARCE QUE

Ceux qui donnent la vie semblent de moins en moins responsables de leurs actes : l’Etat est là pour suppléer à leur incompétence, à leurs infinies carences, à leurs constantes démissions. 

Pourtant la première responsabilité de l’homme, c'est sa responsabilité vis à vis de sa progéniture. L’enfant n’ayant pas demandé à naître, toute naissance engage d’abord les parents. Pour Hans Jonas (1903-1993), dans Le principe responsabilité, la responsabilité parentale, est la seule qui soit instituée par la nature. Elle ne dépend donc d’aucun consentement préalable, " elle est irrévocable, et non résiliable ; elle est globale." Alors que les autres types de responsabilité résultent de l’acceptation d’un contrat ou de rapports de confiance. La prise en charge du devenir du nouveau né " était contenue dans l’acte de procréation… [Les parents] sont donc totalement responsables et cela est plus que le devoir communément humain de venir au secours de la misère du prochain, dont le fondement est autre chose que la responsabilité ".

Un enfant qui n'est pas cajolé, caressé, serré contre le cœur de sa mère et de son père, sera tôt ou tard un délinquant, un tyran ou un révolutionnaire. Il aurait mieux valu que ses géniteurs s'abstiennent.

Et quand bien même serait-il entouré du meilleur amour possible, alors il se retrouverait si peu armé face aux imbéciles, qu'il aurait mieux valu qu'il ne vit pas le jour.

« Il y a un rôle dans lequel on est toujours mauvais, c’est celui de parents. » Sigmund Freud (1856-1939)

Ce qui est exigé de tout couple candidat à l’adoption d’un enfant devrait être le minimum demandé à tout procréateur.

Comme disait Coluche  « Il y en a ils ont des gosses, on dirait que c’est parce qu’ils peuvent pas avoir de chiens ».

Des femmes atteintes du sida ont malgré tout, voulu leur bébé, sous le prétexte infâme, que seulement vingt pour cent des enfants nés de mère séropositive, étaient porteurs du virus.

Quelle criminelle inconséquence ! 

Les mères, de plus en plus seules et sans travail, ont à peine mis bas, qu’elles revendiquent le droit de tout avoir gratuitement.

Par cohortes, elles se bousculent aux "bébés du cœur". Et tout le monde de féliciter ces faiseuses de misère.

Une SDF a mis au monde et des caméras de télévision sont venues pour témoigner de cet acte d'extraordinaire optimisme ! un symbole de confiance en l'avenir !

Un avenir pourtant que personne n'est capable de prévoir.

Quelle incongruité !

Pour la société, la procréation est plus qu’un droit, c’est un devoir, quels que soient les conditions dans lesquelles le nouveau né est mis au monde. Que le géniteur soit dans la plus grande misère ou dans la plus grande débilité mentale, qu’importe, pourvu que les religions aient leurs croyants, les industriels leurs travailleurs et les commerçants leurs clients.

Tous les tartuffes droits de l’hommistes s’élèvent bien peu contre l'esclavage d'enfants, en Inde, en Haïti et ailleurs. Comment est-ce encore possible à l’aube du 3èm millénaire ? A cause de la pauvreté ? Non, cette faute est inexcusable. Et ce sont les religions qui la cautionnent en permettant aux hommes de fuir leurs responsabilités de père et de mère, puisque s’ils procréent, c’est souvent pour plaire à Yahvé, Dieu le Père ou Allah.

" Tout ce qui peut être anéanti doit être anéanti pour que les enfants puissent être sauvés de l'esclavage ".

                         John Keats (1795-1821)

Il est étonnant que la question qu’on se pose aujourd’hui avec le clonage : le clone doit-il naître ? ne s’est encore jamais posée aux descendants d’Adam qui se contentent d’obéir à leurs instincts et au stupide ordre divin « Croissez et multipliez ».

Ce qui différencie l’homme de l’animal, c’est sa capacité de réflexion qui lui permet de refuser de se laisser conduire par l’instinct de survie de son espèce et par le conditionnement social.

En fait l’homme n’a pas encore atteint le stade de l’homo sapiens sapiens, parce que bien rares sont ceux qui décident d’avoir un enfant en  prenant toutes leurs responsabilités.

"… Elle n'en ratait jamais une ma mère pour essayer de me faire croire que le monde était bénin et qu'elle avait bien fait de me concevoir. C'est un grand subterfuge de l'incurie maternelle, cette Providence supposée… "

        L. F. Céline, Voyage au bout de la nuit.

"… Ce sont les mères qui sont seules responsables et se sont elles justement qui se dérobent presque entièrement à cette responsabilité lorsqu'elles sont mères, et s'en déchargent sur le monde extérieur. Ce sont les mères qui sont les responsables, mais on ne leur demande pourtant jamais de rendre des comptes lorsqu'il le faudrait, parce que le monde extérieur a une si haute opinion positive des mères, indéracinable depuis des millénaires… "

           Thomas Bernhard, Extinction.

Ce sont des mères porteuses; c’est pour la société  qu’elles pondent, c’est à la société d'entretenir leurs rejetons. L'humanité évolue dans le bon sens, vers la fourmilière.

" Voilà le problème: on met des bébés au monde et le monde les adopte. On est des ventres, c'est tout, après ça nous échappe et très vite on nous explique qu'on est hors du coup. " Véronique Olmi, Bord de mer.

Procréer, n’est ce pas aussi grave que tuer ?

Qui est le criminel, le tueur à gage ou le procréateur ?

Ils le sont tous les deux. Mais si le tueur à gage doit faire preuve de réflexion et de concentration, s'il est responsable de ses actes devant le tribunal, le procréateur, lui, se laisse aller à sa bestialité et à son irresponsabilité coutumière. Un criminel impuni que la société, au contraire, complimente et récompense.

Dans la bible comme dans le Coran, abriter sous son toit une femme stérile est un grand malheur.

« Er, l’aîné de Juda, déplut au Seigneur qui le fit mourir [parce qu’il était stérile]. Alors Juda dit à Onan : " Va vers la femme de ton frère, remplit ton devoir de beau-frère, et suscite lui une postérité." Mais Onan, qui savait que cette postérité ne serait pas à lui, s’épanchait à terre à chaque fois qu’il allait vers la femme de son frère, afin de ne pas donner à celle-ci de postérité. Sa conduite déplut aussi au Seigneur qui le fit mourir » (Genèse 38, 7).

                … SUITE DEMAIN OÙ SUR

               http://philippe.annaba.free.fr

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  • Info contre intox. L’économie mondiale court après la « croissance » pour résoudre ses multiples problèmes et n’arrive qu’à détruire et polluer la planète. Les économistes qui prêchent la « décroissance », sont boycottés par les médias.
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