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La décroissance
23 mars 2006

A propos de Bétancourt

Sur France 3, la centième de Mireille Dumas (22 mars 2006) :

Une bonne émission avec de l’émotion et de bons sentiments comme à l’accoutumé. Quelques remarques toutefois :

Que des artistes, des vedettes du Show-biz et autres footballeurs battent le rappel pour la libération d’Ingrid Bétancourt en otage depuis quatre ans, c’est également une bonne initiative. Ce qui est regrettable, c’est qu’à aucun moment, ni à « Vie privée vie publique », ni ailleurs les véritables causes de cet enlèvement ne sont rappelées. Ingrid Bétancourt se bat depuis des années contre les narcotrafiquants qui mettent son pays en coupe réglée depuis tant d’années. Or les narcotrafiquants sont des deux côté du combat politique en Colombie. C’est à dire qu’en Colombie il n’y a pas de politique, mais seulement deux clans rivaux de narcotrafiquants. Le pouvoir en place et ses forces armées et policières rackettent les planteurs de coca et de l’autre les Fracs font la même chose sur leur territoire. Pourquoi, les pays occidentaux toujours prêts à montrer du doigt les droits de l’homme bafoués, ne sont-ils jamais intervenus dans ce conflit qui n’a rien de politique et qui relève tout simplement du grand banditisme international ? Parce que bien sûr les différents trafics de la drogue ont des ramifications dans tous les pays occidentaux « bien pensants », que le blanchiment de cet argent sale se fait au profit de personnalités politiques, financières et médiatiques qui ont pignon sur rue, que nous côtoyons chaque jour, et dont nous sommes souvent clients : banques,  hôtels, restaurants, boites de nuit et commerces divers… Mais surtout, il n’est pas difficile de venir à bout des crimes liés à la drogue, de ces crimes qui dépassent donc le cadre d’un seul pays comme la Colombie ; c’est que tous ces artistes, ces prétendus champions du Sport Spectaculaire Marchand, ces politiques et autres membres de l’intelligentsia fortunée, arrêtent d’être des consommateurs de cocaïne, arrêtent d’être les clients de ces criminels, de ces preneurs d’otages . N’est-ce pas navrant de voir que ce sont les responsables indirects d’un crime qui s’élèvent avec tant d’hypocrisie contre les auteurs du crime ? D’autre part l’argument selon lequel les pauvres paysans colombiens n’auraient pas d’autre moyen d’existence est stupide ! Pourquoi alors ne pas autoriser la culture de la coca à tous les pauvres de la planète ? Combien de pays peu fournis en richesses naturelles arrivent en revanche à survivre grâce aux cultures vivrières classiques ! On n’est jamais obligé de cultiver de la coca pour vivre, c’est un mensonge. On fait récolter de la cocaïne pour amasser des fortunes colossales nettes d’impôt !

En fin d’émission un tour de table des bons sentiments inspire également une remarque politiquement incorrecte :

Chaque invité rappelle certes avec raison qu’il faut partager, qu’il faut s’entraider, se regarder et s’écouter l’un l’autre. Évidemment, mais est-ce encore possible à dix milliards d’individus ? Qui croyons-nous être pour penser que dix milliards d’humains peuvent vivre sur cette planète sans se battre encore plus qu’avant pour un bout de territoire ou un bout de pain ? Notre propre prétention est le plus grand des tabous ! Nous croyons véritablement au Père Noël et pendant ce temps nous nous déchirons comme jamais dans l’histoire. Plus il y a d’hommes, plus il y a de victimes des crimes et des guerres ; c’est à la fois logique, statistique et historique. Hans Jonas (Le Principe Responsabilité) a très bien expliqué ce processus où les progrès de la médecine qui permettent une baisse très sensible de la mortalité infantile et aux personnes âgées de vivre plus longtemps, posent des problèmes qui ne se sont encore jamais présentés à l’homme et qu’il va falloir résoudre. Trente ans plus tard, le sujet est encore tabou. La vérité fait peur, et on se cache derrière des stéréotypes, de prétendues évidences et des lieux communs de cour de récréation comme : « les pauvres aussi ont bien le droit d’avoir des enfants !» Évidemment tout un chacun a le droit d’avoir des enfants s’il pense pouvoir les protéger de la misère, mais surtout on n’est pas obligé, que ce soit pour des raisons religieuses ou simplement par inconscience et irresponsabilité, d’en avoir trois, quatre, cinq, six, sept, huit ou encore plus ! Avant de se demander quels sont leurs droits, tous les parents doivent d’abord se demander quels sont leurs devoirs envers un enfant. Comme il est dit dans le Coran :  «… Si vous craignez de n’être pas équitables, prenez une seule femme… Ça vaut mieux pour vous, que de ne pas pouvoir subvenir aux besoins d’une famille nombreuse. »

                (SourateIV, 3)

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  • Info contre intox. L’économie mondiale court après la « croissance » pour résoudre ses multiples problèmes et n’arrive qu’à détruire et polluer la planète. Les économistes qui prêchent la « décroissance », sont boycottés par les médias.
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