Derniers poèmes libres
Poèmes libres extraits de « Bienheureux les stériles »
Inlassablement à l’aube du XXIè siècle,
Diogène cherche encore l’homme ;
vainement. L’homo sapiens
n’est pas encore advenu.
En revanche les mêmes phalènes s’agitent toujours,
autour de ce qu’ils prennent pour la lumière.
Endoctrinés par la publicité,
nous nous précipitons sans réflexion,
pour consommer n’importe quoi.
Des milliards de dollars sont investi
pour nous vendre
de plus en plus de marchandises
inutiles, nocives ,toxiques, sexistes.
Tous les arts, toutes les techniques,
tous les plus beaux culs du monde
asservis pour nous tenter,
nous mentir sans vergogne,
nous subjuguer, nous illusionner,
nous conditionner dès le plus jeune âge,
sans aucune pitié pour l’innocence.
La Pub, c’est la secte la plus ignoble,
la maquerelle pédophile la plus sordide.
Sa potion magique,
la télévision qui hypnotise les masses,
et sacrifie sur l’autel de la consommation
l’amour, l’amitié, la sincérité,
l’honnêteté, l’intégrité…
Hors de ce qui est vu à la télé,
Il n’y a plus de vérité,
il n’y a plus d’hommes,
il n’y a plus que des clients.
Valets libidineux du Cac 40,
les publicitaires sont les tentateurs
qui incitent les grenouilles
à se faire plus grosses que le bœuf,
les imbéciles, à péter plus haut que leur cul,
jusqu’à sombrer dans le surendettement.
Contempteurs de l’esprit, manipulateurs du mental,
grands créateurs de frustrations et d’exaspérations,
de révoltes et de destructions annoncées.
Des montagnes de détritus s’accumulent
aux portes des cités,
mais ils n’en ont cure.
Après eux le déluge.
Ce sont des sirènes au service du Tyran Marchandise,
des harceleurs qui ont gangrené tous les pouvoirs.
À quand un vaccin contre la fièvre acheteuse.
Quel Docteur Miracle inventera enfin
l’irrémédiable virus à inoculer aux publicitaires
et à leur commanditaire, la Finance Mondiale !
00000
Est-ce le diable qui tente les hommes
avec ces superbes filles pulpeuses et pneumatiques ?
Tous ces culs rebondis à la Jennifer Lopez,
toutes ces arrogantes poitrines à la Pamela Anderson,
tous ces ventres plats et ces strings
qui dépassent des minis shorts !
Non, mais avec le ciment des frustrations humaines,
le diable a su façonner les civilisations,
édifer des empires éphémères, et détruire ainsi la terre.
Je regrette l’ère des primates
où combattre un mâle pour une femelle,
c’était finalement, le meilleur moyen
de vaincre l’ennui ; avec moins de risques
que pour traverser la route aujourd’hui.
Nos ancêtres, comme les animaux,
n’étaient pas si bêtes ;
celui qui sentait la défaite,
abandonnait la belle à son concurrent,
et s’en allait chercher fortune ailleurs.
Malheureusement un jour,
Le diable ou un extra-terrestre,
a inoculé dans la tête du singe,
un neurone génétiquement modifié.
Du coup, cet imbécile a inventé le Fric
et conséquemment :
le Travail, la Famille et la Patrie.
00000
De la planète voisine, du ciel,
je nous observe
et je nous trouve bien laids.
aussi laids que nos HLM
que nos autoroutes embouteillées,
et nos galeries marchandes.
Nous poussons nos caddies débordant de victuailles,
d’étouffes chrétiens et autres cochonnailles.
Tout finira dans nos chiottes.
Défécation et pourriture voici les œuvres finales,
Et néanmoins monumentales,
des petits maigrelets, des obèses et des échalas.
Dérisoires combats de l’hommerie.
Gaver une ribambelle de gosses,
afin qu’ils deviennent bien vite,
ces ados paumés, mal dans leur peau,
ahuris de se trouver là,
sur cette terre saccagée par leurs pères.
Enfants visionnaires, qui se voient déjà
fourmis déboussolées, cigales perturbées,
porcs concentrationnés,
et qui ne savent que faire
de leur vertigineux ennui.
Ils se délinquantent, se sauvageonnent,
en attendant la guerre.
Le mâle est génétiquement conçu pour la guerre.
Et la femelle pour mettre au monde...
Dans un monde qui se fout du monde.
En un millénaire, sur des milliards de nouveaux née,
un seul François d’Assise…
et un Einstein, inventeur
della bella bombina atomica.
Crac patatras solution finale.
Que de quantité pour si peu de qualité.
La quantité est plus qu’un leurre,
elle nous bouffe l’air et l’espace,
elle est lourde, poisseuse,
elle n’exhale que de nauséabondes flatulences.
Mais la qualité est un leurre également.
La plus belle rose sortira du fumier le plus gras…
Que ne suis-je l’un de ces goélands,
que j’observe durant des heures,
assis sur mon rocher.
À force, je me chamanise,
je vole avec lui.
Je donnerai dix jours de ma vie,
pour un jour de la sienne.
Il est.
Voilà pourquoi je l’envie,
moi qui ai trop pour être .
« Bienheureux les stériles » sur
http://philippe.annaba.free.fr