Discrimination positive
Lettre ouverte à Monsieur Nicolas Sarkosy :
Pourquoi je suis contre la discrimination positive.
Philippe Annaba est mon pseudonyme d’auteur. Bien que mon nom patronymique soit bien français, j’ai choisi ce nom d’une ville d’Algérie, parce que c’est là que j’ai vécu une jeunesse heureuse, bien que faisant partie des "petits européens".
J’ai été boursier durant la totalité de ma vie scolaire et de ma vie d’étudiant à l’université. Je suis un enfant de la République, puisque c’est grâce à elle que j’ai pu décrocher un diplôme supérieur. J’ai dû passer des concours pour entrer à l’ORTF, puis, au sein de cet organisme multiforme, pour pénétrer dans les services de production télévisée. Je vous assure que de nombreuses personnes dans cette entreprise, comme dans d’autres bien évidemment, bénéficiaient de "discrimination positive". Je les retrouvait en effet comme collègues ou même "supérieurs hiérarchiques", sans qu’ils puissent se prévaloir de quelque diplôme que ce soit, sans avoir passé quelque concours que ce soit. En revanche, ils étaient issus de familles connues de l’opinion publique, comme d’autres sont "connus des services de police", certains avaient gravi spectaculairement les échelons grâce à une carte syndicale, politique, ou suite à l’affiliation à une loge quelconque. Ce qui d’ailleurs, n’empêchaient pas certains d’entre eux de faire preuve de compétence. Personne ne peut s’offusquer d’une telle dénonciation, elle est de notoriété publique. Aujourd’hui je suis à la retraite et je ne regrette rien, je ne dois rien à personne, mes mains sont propres, je ne me suis jamais compromis dans des affaires troubles. De tous ceux qui m’ont connu et avec lesquels j’ai travaillé, personne ne peut contester cela. Malheureusement je ne suis pas le seul dans ce cas ; c’est même, dans le secteur public et semi-public une constante, une tache, une sclérose. Aujourd’hui si vous ajouter ce que vous entendez par « discrimination positive », à toutes les rancœurs que certains ressentent dans de telles situations, vous allez peut-être provoquer des sentiments racistes, chez ceux qui bien que blancs et Français depuis quelques générations sont malgré tout, déjà obligés de se battre quotidiennement contre les injustices de toutes sortes dans leur travail et ailleurs. Comme vous le dites vous-même, on peut vivre dans la difficulté et réussir ses études (dans mon enfance, nous étions cinq dans deux pièces, c’était le lot de la plupart), comme ont peut naître dans une famille aisée et se laisser aller à la facilité et se retrouver en échec scolaire. Il faut bien sûr donner toutes les conditions de réussite aux plus démunis ; c’est ce dont j’ai bénéficié en son temps. Il faut aussi, bien sûr réprimer sévèrement toute discrimination à l’embauche, à la formation et à toute forme de racisme en général. Mais, Monsieur le candidat à l’élection présidentielle, n’ajouter pas d’injustice à l’injustice, de rancœur à la rancœur, vous atteindriez le contraire de votre objectif. Ou alors, avant d’instaurer votre "discrimination positive", faites en sorte que tous les passe-droits, les pistons et autres "recommandations" disparaissent du monde du travail… Mais vous savez que c’est impossible dans ce pays, où pourtant l’Assemblée nationale a "aboli les privilèges" le 4 août 1789.