Ingrid Betancourt et les benêts criminels
Les benêts criminels :
Dans le Figaro du 3 juillet 2008, un très intéressant article de François Hauter sur Ingrid Betancourt, libérée des griffes des narcotrafiquants, « une bourgeoise rebelle tombée dans une arène de fauve, l’illustration d’une croisade illusoire du bien contre le mal dans un univers préhistorique où seuls l’instinct, la cruauté et la chance comptent ». Un article sans concession. Mais parmi les milliers de phrases écrites ou dites sur cette affaire, pas un mot sur les véritables coupables de par le monde et particulièrement en France, humanitaristes du Show-biz, de la finance ou de la politique, toujours prêts à larmoyer sur les malheurs des uns et des autres et qui sont pourtant bien des criminels benêts et hypocrites. Il s’agit de tous les consommateurs d’héroïne ou de cocaïne, des gens bien respectables, héros dérisoires mais très argentés des magazines « people », adulés par le public des endoctrinés et autres télémédusés. Pour croire qu’il s’agit là d’un fantasme, il faut être un vrai benêt de chez Benêt. Antonio Maria Costa, le directeur exécutif du Bureau des Nations Unies au Contrôle des drogues et à la prévention du crime, s’est indigné, lors de la Conférence sur la cocaïne à Madrid en novembre 2007, « de ses effets néfastes dans les pays sous-développés, pour lesquels les "people" n’hésitent cependant jamais à s’engager ». Ingrid Betancourt est donc victime aussi de ses frères de classe, parce que pour s’offrir de la « Coke », il faut en avoir les moyens. Et si tous ses bons amis qui ont fait beaucoup de bruit dans les médias, avaient mis l’accent sur le boycott de leur drogue favorite, cela aurait également contribué à l’affaiblissement des Farc. Les drogues représentent l’un des plus grands fléaux de notre temps, son argent finance la plupart des guerres dans le monde et blanchi, il participe à la prédation économique et à la spoliation des nations riches ou pauvres. Les plus grands responsables sont donc les consommateurs et il est étonnant qu’ils soient si peu condamnés, alors que sans consommateurs, cette super-mafia mondiale serait loin d’avoir cette puissance (lire Le Monde des mafias de Jean-François Gayraud).