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La décroissance
9 juillet 2008

Ceux qui nous prennent pour des benêts

Ceux qui nous prennent pour des benêts :

Dans le Figaro du 3 juillet 2008, pour Jean-louis Borloo, « La hausse des prix du pétrole est l’un des signes qui nous prouvent que le monde est entré dans l’ère de la rareté, rareté de cette forme d’énergie, rareté des matières premières, des sols cultivables… » Les sages du « Club de Rome » nous avaient déjà prévenu qu’il fallait changer de mode de vie, il y a 36 ans ! Peu de temps après, Hans Jonas, Nicholas Georgescu-Rogen, Jacques Ellul, et bien d’autres, ont attiré par leurs écrits, l’attention des médias qui ont fait la sourde oreille, sourds qu’ils sont à tout ce qui ne glorifie pas la « Croissance », le remède miracle de tous les partis, parce qu’aucun d’entre eux, d’extrême gauche à l’extrême droite n’ont le courage de dire la vérité à leur électeurs. L’ASPO (association for the study of peak oil), depuis dix ans, a prévu que l’augmentation de la demande allait être plus forte que l’offre. Depuis vingt ans les politiques des gouvernements successifs auraient dû préparer l’après pétrole en incitant ou obligeant les industriels à investir dans les énergies renouvelables. Ils font croire que ce qui arrive est le résultat de la fatalité, ce qui est un mensonge éhonté. Leur irresponsabilité est immense. Malheureusement le politiques ne paient jamais pour les désastres qu’ils causent par leur incompétence ou leur lâcheté. Et certes, leurs électeurs, qui préfèrent toujours le chant des sirènes aux discours justes, ont leur part de responsabilité. Mais c’est l’ensemble de la population qui se retrouve dans des difficulté insurmontables. Quand on pense que des courses de Formule 1 ont encore lieu, que l’on rase en centre ville des propriétés ou de vastes maisons pour édifier encore des clapiers concentrationnaires (les immeubles en construction aujourd’hui ne prévoient même pas d’électricité dans les garages), qu’on continue à construire d’immenses centre commerciaux à l’extérieur des villes, qu’on poursuit le programme autoroutier mais que les pistes cyclables se fabriquent au compte-gouttes, qu’on délocalise chaque jour un peu plus des entreprises qu’il faudra heureusement sous peu rapatrier etc., la liste est sans fin.

Monsieur Borloo nous prend pour des benêts, ce qui est grave, c’est que là, qu’il doit avoir raison.

En conclusion, un extrait de « Bienheureux les enfants de la Mère » :

Selon Aujourd’hui en France du 1er juin 2005, « En 2004 l’Allemagne a construit des installations photovoltaïques (énergie solaire) pouvant produire 600 mégawatts, et la France 4 mégawatts ».

Jusqu’à une date récente, EDF s’évertuait à mettre des bâtons dans les roues de ceux qui voulaient s’équiper de panneaux solaires. Cela n’empêche pas la société nationale, de se payer de grandes pages de publicité dans les journaux pour affirmer son combat pour les énergies propres (le nucléaire sans doute). C’est comme les grands groupes pétroliers, qui, après des décennies de lobbying pour restreindre le développement des énergies renouvelables, y consacrent aujourd’hui, une grande partie de leurs budgets de recherche, non par souci de moins polluer, mais pour être présent sur les marchés au moment de la fin du pétrole. Leur volonté est surtout de vivre du pétrole, jusqu’à ce qu’il n’en reste plus une goutte. C’est ce qu’ils appellent le développement durable, c’est à dire le maximum de profit à court terme, donc à courte vue. La preuve en est manifeste : bien que tout le monde sache que les ressources en pétrole vont se réduire ( la polémique ne se situe que sur la date, dans dix, vingt ou trente ans), pour les compagnies pétrolières, il faut vendre et vendre toujours plus. Le prix est toujours celui du marché (hors des taxes de chaque pays acheteur), alors qu’il aurait fallu l’augmenter fortement et  continuellement afin de préserver le stock. Les producteurs auraient vendu moins, toujours avec les mêmes entrées de dollars, et cela aurait permis aux populations de s’habituer à la pénurie et de créer une demande pour des énergies moins polluantes. En effet, bien que l’opinion publique croie que l’essence augmente sans cesse, rapporté au pouvoir d’achat des automobilistes, son prix a été réduit de moitié entre 1970 et 2005. En revanche durant la même période, le prix en euros constants  des transports en commun a grimpé de près de 55% (Fédération nationale des usagers des transports du 11 mai 2007).

« L’Agence internationale de l’Énergie (AIE) s’inquiète toujoAAAAurs d’une offre insuffisante pour les mois à venir et d’une envolée des cours, en particulier pour l’essence. » Nice-Matin du 12 mai 2007.

    L’État français a montré jusqu’à maintenant une grande frilosité dans les incitations aux énergies renouvelable, cherchant surtout, comme à son habitude, à ne mécontenter personne et en particulier le lobby du nucléaire. C’est d’autant plus préjudiciable, que maintenant qu’il est urgent d’augmenter notablement les incitations fiscales, l’État est bien trop endetté pour pouvoir les financer.

ANNABA http://philippe.annaba.free.fr

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Commentaires
E
Ils sont bien tes articles. J'ai découvert hier ton Blog et je me suis régalé.<br /> Tout est juste. Tu cites le très grand Nicolas Georgescu-Rogen (NGR), bien peu connu en France à cause d'un certain Jacques Attali, bien trop connu lui et qui, il y a quelques jours encore, faisait le con pétant sur Europe1.(Cf. le blog Ecodouble)<br /> Les humains sont des benêts, car me semble-t-il, ils sont pour la plupart programmés pour n'entendre que ce qui leur fait plaisir. Le "sophisme" (dixit NGR) que constitue le système économique actuel est tellement séduisant pour les gens...égoïste naturellement. En fait, et Borloo ne l'a pas compris, la chose la plus rare sur terre, c'est l'intelligence. Ce que prouve le nombre effarant de benêts parmi les humains et l'autre nombre d'humains, tout petit celui là, ayant compris le message du Club de Rome.<br /> J'attends ton prochain article.
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