Sommet de Copenhague
A l'occasion du Sommet de Copenhague, ce texte extrait de "Proférations gnostiques" de Philippe Annaba, publié aux Presses du Midi:
Effet de serre, réchauffement de la planète,
pollution, pénurie de pétrole, manque d’eau,
déforestation et désertification des sols,
tout cela, mes pauvres frères de misère,
n’a aucune raison de cesser.
Les catastrophes écologiques annoncées,
représentent un vaste champ de prospections,
une immense occasion d’innovations techniques,
et d’appropriations de nouveaux brevets.
C’est-à-dire, une source faramineuse de profits,
que les vautours du monde entier guettent
avec une attention soutenue,
sans aucun état d’âme,
pour la masse croissante des laissés-pour-compte,
victimes de cette dévastatrice foire d’empoigne.
Ceux qui tirent les ficelles de ce Guignol’s band,
iront sans aucune retenue,
jusqu’au bout de leur cynisme,
jusqu’à l’ultime exploitation des êtres et des choses.
Ils ont toujours un lapin dans leur chapeau
pour rassurer les benêts,
et des fonds aussi liquides qu’occultes et inavouables
dans leurs caisses noires;
pour acheter les médias, les syndicats, les partis,
et pour armer les incessantes révolutions qui se trament
partout où se découvrent quelques richesses à spolier.
Ces Maîtres invisibles, aussi dévastateurs
et insaisissables que mille Attila,
s’acharneront imperturbablement
à faire leur beurre,
en puisant encore et toujours
dans les ressources de cette pauvre planète
jusqu’à la rendre définitivement stérile.
Plus les conditions de vie seront difficiles,
plus seront coûteuses les techniques permettant
à l’homme de demain de survivre.
Si les nantis devront payer très cher
ces dons de la nature, l’eau et l’air,
jadis inépuisables et gratuits,
les pauvres qui en seront privés,
inéluctablement mourront
par centaines de millions.
Et quand la Terre sera vidée de toute vie,
il se trouvera encore quelques rapaces mégalomanes
pour aller tirer, des entrailles de Mars ou de la Lune,
grâce à cette foutue science sans conscience,
encore quelques trésors illusoires.
ANNABA