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La décroissance
14 décembre 2009

Sommet bidon de Copenhague (suite)

Le Sommet de Copenhague ne peut qu’accoucher d’une souris.

Dans un documentaire diffusé sur Arte en 1995, Théodore Monod, explorateur des déserts, disait à 93 ans (il est mort en 2000, à 98 ans), en parlant des multinationales : « Tant qu’il sera profitable de saccager la nature, faites leur Copenhague_1confiance, elles le feront sans aucun remord ».

Il avait remarqué déjà, que « les grandes firmes qui polluent communiquent beaucoup sur leur soutien à des actions de protection de la nature ; c’est une façon pour elles de se dédouaner. Ça ne trompe personne, ou quelques âmes simples ».

Et en effet, 14 ans plus tard, dans le magazine Capital de décembre 2009, un professeur-expert, affirme dans une interview, que « la révolution écologique ne se fera que si elle rapporte ». Encore ce mythe de la « main invisible » guidée en fait, non par la Providence divine, un autre mythe, mais par l’appât du gain, par le profit, qui a fait déjà tant de dégâts.

Le peuple est de plus en plus victime de l’ignorance ou de la corruption de prétendus décideurs.

Dans Le Monde du 12 décembre, Teter Eigen, président de l’ONG « Transparency International », dit avoir quitté la Banque mondiale en 1993 parce que « je voyais que la corruption détruisait tout ce que nous faisions et que nous fermions les yeux ». Et en effet, trois milliards de pauvres vivent dans des pays pourtant très riches en matières premières.

Mais à la sortie d’une réunion à l’Elysée sur la lutte contre les paradis fiscaux, le directeur d’une association demande à Bernard Kouchner :

-        avez-vous parlé des prix de transfert ?

-        qu’est-ce que c’est ?

-        Vous ne savez pas ce que c’est ?

-        Non, mais vous allez me le dire.

Ce sketch qui serait drôle s’il n’était dramatique, fut révélé dans l’émission « Pièces à conviction » sur l’évasion fiscale, diffusée sur France 3, le 16 novembre 2009. Eva_Joly_1

Eva Joly, ancienne juge d’instruction en matière de fraudes financières, y expliquait justement que les prix de transfert concernent 60% du commerce mondial et que la plupart d’entre eux sont illicites.

La députée européenne révèle que dans certains pays africains, les compagnies minières présentent des résultats proches de zéro. Lorsque les produits de l’extraction minière sont exportés, comptablement, ils le sont à des prix très inférieurs au prix réel, au bénéfice de filiales des compagnies minières qui se trouvent dans des paradis fiscaux. Ensuite ces produits sont revendus au client final au prix réel du marché mondial. Les bénéfices réalisés ainsi dans ces paradis fiscaux, selon un rapport de la Norvège, ont été estimés à mille milliards de dollars par an, alors que l’aide aux pays en voie de développement est de 100 milliards.

Ajoutons que l’aide aux pays pauvres est ponctionnée sur le contribuable, alors que les bénéfices illégaux, comme leur nom l’indiquent, échappent à l’impôt ! Eva Joly relève également que ces filiales des multinationales ne sont justement pas dans des pays figurant sur la liste des paradis fiscaux qui ont signé un accord de transparence avec certains gouvernements.

Bernard Kouchner n’y connaît donc rien à la finance internationale, mais selon Le Monde du 4 décembre, il veut créer une taxe sur les transactions financières pour lutter contre la pauvreté dans le monde (CSI : contribution solidaire internationale). Cette taxe sera payée par les « petits porteurs », mais à l’évidence, surement pas par les multinationales.

Dans le cadre du sommet de Copenhague, l’Union européenne s’est engagée à débloquer 7,2 milliards d’euros sur trois ans afin d’aider les pays pauvres face aux changements climatiques. Une misère bien sûr. « Tous les gouvernements ont mis la main au portefeuille », cite Var-matin du 12 décembre. Le portefeuille du contribuable encore et encore, mais à l’évidence pas celui des multinationales qui spolient et polluent de façon éhontée ces pays depuis tant d’années et qui grâce à ces prix de transferts accumulent des profits exorbitants, alimentant entre autres la corruption partout et les guerres d’influence en Afrique. Mais des multinationales, au sommet de Copenhague, l’on en parlera pas.

Annaba auteur de « Bienheureux les enfants de la mère », sur http://philippe.annaba.free.fr

Pour Noël, offrez à vos amis pour leur faire plaisir, ou à vos ennemis pour les faire enrager, « Journal incorrect », mes blogs sur nouvelobs.com de 2005 à 2008. C’est aux éditions Les Presses du Midi.

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Commentaires
U
si seulement Phillipe Annaba que je repecte et dont je suis un lecteur assidu tombait pas dans le panneau de Global warming. Il y a derriere ce concept une intention Malthusienne de dépeupelement , donc de genocide. Je suis d'accord pour dire que nous sommes trop sur cette planete ,mais en aucun cas je m'arroge le droit de dire qui est de trop.Le rechauffement est un MENSONGE , et les remedes propossés sont de taxes ,des impôts et une destruction de la classe moyenne. il est question du nouvel ordre mondial et pas pas de 'sauver la planète' .. quelle blague !! la première urgence est d'envoyer Copenhague dans les choux, c'est une escroquerie , rien de plus .. avec tous mes respects
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