Un anniversaire à 5 millions d'euros
C’est un des titres d’Aujourd’hui en France
du 17 décembre.
« Victor Pintchouk, un milliardaire ukrainien, fête ses 50 ans à
Courchevel ». La facture : 5 millions d’euros.
Le magnat a fait fortune dans l’acier. Mais l’article ne dit pas
comment. Comment sous le régime soviétique il aurait pu
économiser des milliards pour acheter l’industrie de l’acier de son
pays ? Mystère. Aujourd’hui « il possède non seulement un
empire industriel, mais aussi médiatique (avec cinq télévisions
et trois journaux) et compte parmi les plus grands collectionneurs
mondiaux d’art moderne.
Pour ceux qui n’ont pas bien compris, je republie mon blog
du mois d’octobre sur un autre magnat, russe celui-là :
Finance mondiale et Maffia :
Comment Roman Abramovitch est-il devenu la deuxième
fortune de Russie ?
Il y a encore quelques mois sa fortune était évaluée à 20 milliards de
dollars. Durant l’été, les journaux dits sérieux ainsi que la presse
« people » s’extasiaient devant la flotte de super-yachts de ce
mégalomane : Eclipse 162 m, Dubaï162 m, Luna 115 m,
Pelous 115 m. Rappelons qu’il a acheté le Chelsea FC plus de
400 millions d’euros
et qu’il ne cesse d’y balancer des sommes colossales sans grands
résultats.
Orphelin à 4 ans, Roman Abramovitch a été élevé par ses oncles
dont le
moins que l’on puisse dire c’est qu’ils ne roulaient pas sur l’or.
En 1987 il est mécanicien dans une entreprise de bâtiment.
Mais à l’éclatement de l’Union soviétique, il se fait trader et rencontre
Boris Berezovski, un proche de Boris Eltsine. Il achète alors un
certain nombre d’entreprises publiques en déboursant plus de
300 millions de dollars. Où les a-t-il trouvés ?
En 2006 il achète le groupe d’acier américain Oregon Steel pour
plus de 2 milliards de dollars. Par ailleurs il possède d’immenses
propriétés un peu partout dans le monde. Il est très connu des
grandes salles des ventes de New-York, Londres et Paris, pour
faire monter les enchères sur le marché des œuvres d’art,
à un niveau jamais atteint.
Le journaliste Alban Traquet auteur de « Roman Abramovitch,
Football, pétrole, pouvoir », a vainement essayé de
recueillir les confidences des proches du milliardaire, qui lui ont
vivement conseillé d’aller fouiller ailleurs. La justice britannique
n’a pas eu plus de chance pour découvrir d’où lui venait sa fortune.
Roman Abramovitch fait partie de la cinquantaine d’oligarques russes. Il est impossible de le prouver, mais c’est une évidence, que ces
oligarques ne sont que les hommes de paille de la mafia
internationale, qu’on ne peut plus aujourd’hui distinguer de
la Finance mondiale. D’ailleurs quelques uns ont été assassinés
selon les méthodes de la mafia : il y a un an, au Lavandou (Var),
un motard double la limousine de Vladimir Z., lui tire une balle dans
la tête à bout portant et disparait sans laisser de trace, et sans motif
apparent (Var-matin du 1/07/2009).
Les financiers américains faisant encore la pluie et le beau temps
au sein de la Finance mondiale, par l’intermédiaire de la maffia,
ont réussi à renverser le régime soviétique, ce que la guerre
militaire ne pouvait faire, seulement en corrompant les apparatchiks
d’un pays en faillite. Au coût faramineux du rachat des entreprises
d’État : pétrole, gaz, aluminium etc., il faut encore ajouter les
colossaux dessous de table versés à Boris Eltsine bien sûr, qui a
autorisé et facilité les ventes, mais aussi à tous les petits chefs du
Kremlin. Il faut dire que la Finance mondiale, avec l’exploitation de
la main d’œuvre et des ressources des pays pauvres, et la Mafia,
avec les trafics de drogue et la prostitution en ont véritablement les
moyens. Elles ont même les moyen de laisser leurs hommes de
paille jeter l’argent par les fenêtres : mais jusqu’à quand ? Jusqu’à
ce que celui qui prend la grosse tête, se la fasse éclater d’une
balle bien placée. La seule chose que ne supportent pas la
Mafia et la Finance mondiale, c’est la fiscalité ; puisque tous
ces hommes de pailles, comme toutes les grandes fortunes
s’arrangent toujours pour ne pas payer d’impôts.
C’est ainsi qu’après avoir racheté des entreprises d’État,
Roman Abramovitch a distribué des sommes astronomiques dans un
district de l’extrême nord de la Duma, une région pauvre et peu
peuplée pour se faire élire, et bénéficier ainsi de l’immunité
parlementaire lui permettant d’échapper au fisc.
De nombreux groupes industriels, immobiliers et touristiques,
des grandes chaînes de magasins et des multinationales
appartiennent à la Finance mondiale régentée aujourd’hui par
la Maffia. Sous cette domination hautement prédatrice, ni la
démocratie ni aucun système économique et social viable,
quel qu’il soit, ne peuvent s’exercer.
La seule façon de ne pas se sentir complice de ces criminels,
c’est, lorsqu’on en a la possibilité, de toujours préférer les produits
locaux et ceux des petites ou moyennes entreprises.
Mais avec plus de vingt années de délocalisations et de fermetures
d’usines, c’est devenu une gageure, même en ce qui concerne
les produits de première nécessité.
Étant donné le pouvoir et la force de corruption de ces
criminels sur quasiment toute la sphère politique qui ne peut donc
que nous mentir, il y a peu d’espoir que le sort des pauvres et des
classes moyennes s’améliore un jour.
Annaba, auteur de "Journal incorrect"