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La décroissance
26 septembre 2023

Liberté de penser, jusqu'à l'insoutenable ?

Le "Progrès", le machinisme, l’automation, l’Intelligence Artificielle, la cyber génétique, n’apportent que du profit, de la richesse sans limite, pour des projets de pouvoir sans limite. La technicité sans fin du cadre de vie est porteuse de malheurs par la mécanisation du mental, permettant l’endoctrinement total.

Un exemple certes très prosaïque : les "Dame pipi" furent remplacées par des sanisettes, merveilles de l’automatisme. Certes cela a donné du travail à des techniciens et des ouvriers que personne ne connaît, et supprimé des personnes qui avaient là un emploi en relation avec les autres. Pour cela il a fallu extraire des métaux et autres terres rares qui ne sont pas renouvelables et qui vont manquer demain. Le nettoyage nécessite beaucoup plus d’eau et d’énergie qui vont manquer demain. Le travail à la chaîne a produit également bien des avantages, c’était pour "notre bien", et de nombreux effets dévastateurs.

Les moteurs à explosion sont alimentés par des carburants fossiles. Le Co² pouvait être digéré par la nature, et l’énergie atomique rendue inutile, si l’humanité avait décidé d’entrer dans l’"Etat stationnaire" cher à John Stuart Mill (1806-1873), cofondateur avec Adam Smith et David Ricardo du libéralisme. C’est-à-dire un arrêt des croissances économique et démographique. Mais un bon demi-siècle plus tard Alexander Flemming découvre, par hasard, la pénicilline. Or l’humanité était trois fois trop nombreuse. Albert Jacquard et Jacques Cousteau pensaient que la planète était vivable pour tous avec seulement 700 millions d’habitants.

Mais pourquoi cela ne s’est-il pas passé ainsi ? 

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Parce que l’homo sapiens est un animal dénaturé.

Seule explication à sa démesure dans la domination, qui ne se retrouve nulle part ailleurs dans le monde vivant. Un animal ainsi dénaturé, au sein d’un système économique de concurrence et de compétition sans limite ne pouvait que déséquilibrer l’Equilibre mathématique de la nature.

Aujourd’hui les quelques maîtres du numérique se partagent 7 milliards de clients, ils sont les nouveaux dieux de l’Olympe.

Pour comprendre vraiment le monde que l’on habite, il faudrait d’abord pouvoir rester assez longtemps à observer la nature avec une grande acuité. Afin de découvrir qu’elle est régie par une force mathématique générant l’Équilibre de toutes choses entre elles, parce qu’elles sont toutes interdépendantes ; rien n’étant isolé dans l’univers. Cet Équilibre est donc régulation. Régulation des végétaux par les microorganismes, les insectes et les herbivores. Régulation des herbivores par les carnivores etc.

Il faut avoir le courage de voir et d’accepter la réalité : quasiment tout ce qui naît dans la nature est nourriture. La plupart des êtres vivants sont à la fois des proies et des prédateurs. Ces deux derniers mots ont été inventés par l’être humain, car ils relèvent d’un jugement qui nous dispense de prendre conscience de ce que cela signifie. La morale est uniquement humaine, elle sert à camoufler la réalité, elle ne se trouve nulle part au sein de la nature, où s’exerce, en revanche la coopération. Pour se rassurer, l’Homo si peu sapiens, fait tout pour s’imaginer qu’il fait deux avec la nature, qu’il est totalement différent des autres espèces, et donc qu’il est une création particulière, par des dieux, ou par un Dieu.

Toujours niant la réalité, comme ceux qui croient à un Dieu qui impose des commandements, comme « Tu ne tueras pas », d’autres tentent d’imposer un « Contrat social », c’est-à-dire des lois afin d’éviter que la communauté ne se déchire à l’intérieur d’elle-même en proies et en prédateurs.

Pourquoi cela n’a-t-il jamais marché, hormis semble-t-il au sein de certaines communautés dites « primitives » et matrilinéaires, c’est-à-dire bien avant l’avènement du patriarcat, de la propriété privée, du Marché, du capitalisme ?

Parce que nous sommes en fait, des animaux dénaturés.

Quelle peut en être la cause ?

À la place de la légende biblique, la légende de Gilgamesh, plus ancienne de près de 2000 ans, est bien moins délirante et bien plus divertissante.

C’est la première tentative d’explication de l’origine de l’humanité. C’est une histoire de la création de l’homme peu conforme à celle contée par le Livre.

Il s’agit d’un mythe très ancien dont le texte fut découvert au milieu du XIXᵉ siècle. Une légende, qui non seulement n’est pas plus irréaliste que l’Ancien Testament, mais qui en constitue, en partie, l’inspiration. Certains éléments étant copiés quasiment textuellement, ou modifiés, afin de les adapter aux différents épisodes de l’histoire postérieure d’un peuple.

Cette Épopée raconte que des êtres venus de l’espace ont colonisé la Terre.

La plupart des « Grands dieux » résidaient dans leur demeure céleste, vraisemblablement en orbite, telle une immense station spatiale. An, signifiant « du Ciel » en sumérien (Anu en akkadien), est leur chef.

Ce récit explique que ces extraterrestres, les Anunnakis, ont créé les humains, semble-t-il en manipulant les gènes d’un animal, peut-être disparu depuis.

Mais il peut aussi s’agir du singe, déjà doté d’une main permettant de saisir un outil. Et étant donné le grand nombre d’hominidés, dont il ne reste que l’"homo sapiens", ils ont dû tenter de nombreux essais avant de réussir à créer des esclaves capables d’obéir à leurs ordres.

L’objectif de cette manipulation génétique, était de remplacer les Igigis, des dieux laborieux, donc inférieurs, par une race d’esclaves.

Les authentiques "homo sapiens"   sont ceux qui sont conscients de n’être que des animaux dénaturés. Peut-être, à l’origine, des singes manipulés génétiquement comme présentés dans la mythologie sumérienne. À moins que certains primates n’aient subi une évolution singulière, due à la fois, à l’obligation de s’adapter à la station debout, et au fait qu’ils disposaient d’une "main" leur permettant de saisir un outil.

Toujours est-il que ces authentiques "homo sapiens", à la différence de 95% des autres animaux dénaturés, ont compris qu’ils n’ont rien de commun avec le monde vivant, et qu’ils n’ont pas leur place là où toute vie n’est due qu’à la mort d’une autre vie, incessamment, et sans rémission par quelque religion ou idéologie que ce soit. Comment peut-on regarder sans état d’âme, ces documentaires animaliers, où un fauve se rue sur une antilope et l’égorge ? Et la meute se précipite pour la dépecer. Le cœur de cette créature si gracieuse n’aura-t-il battu que pour "ça" ? C’est pourtant l’image même de la vie. Mais le monde vivant est insupportable à un "homo sapiens" doté d’un minimum de sensibilité. L’humain est face à un paradoxe entre la morale et la loi qu’il s’est inventées pour pouvoir « vivre ensemble », et le processus naturel fondamental de survie. Il a donc dû abolir sa sensibilité en ce qui concerne le monde vivant, qu’il doit alors observer comme extérieur à lui. Or l’être humain ne peut devenir un "homo sapiens" que par la réflexion sur la mort, lui apparaissant équivalente à la vie. La vie n’étant donc qu’un des instruments de la coévolution du monde vivant, lui-même instrument de la coévolution cosmique. Le monde vivant lui offre, malgré tout, la possibilité d’y survivre dans une observation vigilante de tout ce qui l’entoure, et en s’astreignant à une grande sobriété en ne satisfaisant que ses besoins fondamentaux, afin de nuire le moins possible aux autres êtres vivants.

La conséquence étant inéluctablement, de se soucier en premier lieu, de ne pas faire naître d’autres animaux dénaturés, incapables pour la grande majorité,                   de s’intégrer dans un tel paradigme du don, où tout vivant est à la fois un prédateur et une proie.

« L’enfer n’existe pas pour les animaux, ils y sont déjà » Victor Hugo, Les contemplations.

Nous y sommes donc également, mais le système du don nous dépasse totalement. Les animaux non dénaturés n’en ont pas conscience, sinon ils souffriraient également psychiquement, comme leurs congénères dénaturés, qui doivent s’inventer tant de fantasmes pour se croire en dehors des lois de la nature. Nos aptitudes et surtout notre tendance à la démesure, ne semblent pas en rapport avec le parfait équilibre de l’état de nature. L’intelligence du vivant, des microorganismes aux éléphants, en   passant par les insectes, est extraordinaire, souvent difficilement explicable par la science humaine, mais en cohérence totale avec tout le reste du mouvement incessant du monde animé et inanimé. À la différence de nos actions, pourtant réfléchies, mais toujours dans le but de dépasser nos limites, de dominer sans cesse et par tous les moyens.

Depuis cent ans notre planète a été façonnée, structurée dans ses moindres recoins par la mobilité, par l’automobile, avec ses routes, ses centres commerciaux, ses zones industrielles et d’activité diverses. Ce nouveau cadre de vie dont on redoute aujourd’hui les effets délétères causés par le Co² est dû à quelques personnes "éclairées".

« L’homme a mangé la Terre » de Jean-Robert Viallet, fut diffusé sur Arte le 30 avril 2019. Son audience, si marginale ne se retrouve sur aucun site d’audience télé. Ce documentaire explique qu’après la crise de 1929, des patrons de l’automobile (Ford), du pétrole (Rockefeller), des pneumatiques et plusieurs banques, se sont concertés pour établir une stratégie de développement.

Il s’agissait de mettre fin aux tramways, c’est-à-dire, à mille deux cents sociétés, employant 300000 personnes, et transportant des millions de passagers sur plus de 40000 kilomètres de voies. Afin, bien sûr, de vendre plus de voitures, de pétrole et de caoutchouc. Une stratégie mensongère sur laquelle repose fondamentalement la société moderne.

Ces patrons de l’industrie ont créé une holding qui, petit à petit, a racheté les entreprises de transport électrique dans l’ensemble des États-Unis, licenciant le personnel, démantelant le réseau électrifié et mettant à la casse tous les tramways. Et cela n’a pu se faire sans une incroyable corruption des maires des villes concernées, d’autant plus facilement que ces derniers ne pouvaient être contre « le progrès » ! Et ce processus s’est déroulé exactement de la même façon dans toute l’Europe de l’Ouest.

Il s’agissait bien sûr de donner à l’homme la mobilité, c’est-à-dire la liberté.

Rappelons qu’elle l’a, en fait, enfermé dans des centaines de millions de kilomètres de routes et d’autoroutes, des centaines de millions de tonnes de béton et de goudron, de roches transformées en cailloux et des millions de tonnes d’acier. Sans jamais se soucier des désastres écologiques, ne serait-ce que les centaines de millions d’hectares de forêts rasées !

Science & Vie de janvier 2019, comme France 5, dans « Les fantômes du pétrole », le 29 janvier 2023, révèlent le scandale de 20 ou 30 millions de puits d’extraction de gaz ou de pétrole abandonnés dans le monde, dont 12500 en France. Nombre d’entre eux n’ont pas été bouchés ou sans tenir compte des normes requises, et fuient. Depuis de nombreuses années, du brut, du méthane, du benzène, du sulfure d’hydrogène ou de l’eau salée se répandent dans le sol, en surface ou dans l’air. Des explosions ont eu lieu près d’habitations. Tous ces produits toxiques pénètrent parfois ou risquent de pénétrer dans les nappes phréatiques. Il faudrait des milliards de dollars pour reboucher, entretenir et surveiller tous les puits abandonnés sur la planète. Les compagnies pétrolières se sont le plus souvent conduites en irresponsables et les autorités politiques ont fermé les yeux. Certaines compagnies ont créé d’autres sociétés auxquelles elles ont transféré les puits abandonnés, puis les ont déclarées en faillite afin de ne pas payer le bouchage et l’entretien… sur de nombreuses années !

Le scandale est encore plus dramatique en Afrique, en Amérique du Sud et dans les pays peu développés, qui acceptent les exploitations, sans être très regardantes sur les conséquences concernant l’environnement. Quant à la production pétrolière et gazière offshore, elle compte 15000 puits abandonnés rien qu’en Mer du Nord. Du méthane fuirait depuis une trentaine d’années.

Dès le début de l’aventure du pétrole, un homo sapiens digne de ce nom, aurait dû interdire la fabrication du plastique. Il lui était facile de prévoir que des objets si peu biodégradables allaient nous envahir.

Le plus grand des mensonges c’est que la plupart de tous ces prétendus héros de la civilisation industrielle tant encensés, des écoles primaires aux plus grandes, sont en fait, avec tous les élus et grands penseurs illuminés par la "science sans conscience", les seuls responsables des dégâts subis par la nature aujourd’hui. Pourtant, les autorités et les médias ne cessent de faire croire que seuls les consommateurs sont coupables, alors qu’ils n’ont jamais eu le choix.

Une professeure explique le développement des emballages plastiques aux enfants : « À un moment le plastique a permis l’essor de notre société de consommation actuelle. L’utilisation du plastique a permis de faire des progrès énormes en termes d’alimentation, pour raccourcir la préparation des repas » (Var-matin du 14 avril 2020).

L’utilisation du plastique aurait donc été une nécessité, un mal nécessaire. À quoi ?

À l’augmentation faramineuse des profits, sans se soucier des dégâts pour l’environnement et surtout pour la santé, dont nous sommes aujourd’hui incapables de connaître l’ampleur.

Les "Larmes de sirène" sont des granulés de plastique de moins de 5 mm de diamètre. 250000 tonnes de cette substance toxique est perdue chaque année lors des processus de fabrication, de stockage ou de transformation, avant d’être fondues, sont disséminés par les industriels et se retrouvent dans la mer.

« Le but, ce n’est pas de nettoyer les plages, mais de mettre les industriels face à leurs responsabilités » Jordi Oliva, fondateur de l’OBG-Good Karma.

Quel aveuglement devant cette triste réalité dont l’homme et ses « progrès » sont seuls responsables.

En fait, les oligarques qui dirigent cet enfer se soucient peu des angoisses des peuples concernant leur survie. Ils attendent avec sérénité que la fonte des glaciers liée au changement climatique, libère des voies navigables dans l’arctique, et des terres au Groenland pour y forer des puits de pétrole et de gaz.

« L’arctique est devenu le terrain de jeu des géants de l’énergie et des grandes banques internationales, avec 599 chantiers pétroliers et gaziers » Le Monde du 24 septembre 2021.

Ce système inique de l’ultralibéralisme patriarcal a récupéré totalement la lutte contre le "changement climatique", afin de relancer une croissance moribonde par une nouvelle fureur industrielle dans tous les secteurs de l’économie.

Dans le monde entier, les géants du pétrole investissent toujours des sommes astronomiques dans l’industrie pétrochimique. Pour les gros investisseurs des Etats-Unis, de l’Arabie saoudite, de la Chine, de l’Inde, du Japon, chacun en partenariat avec d’autres pétroliers comme Total Energie, l’avenir, c’est la fabrication de plastiques.

« Il s’agit de transformer chaque année, des barils de pétrole en trois millions de tonnes de polymères indispensables à la fabrication de détergents, de cosmétiques, et de biens de consommation courante […] Un volume de plastique deux à trois fois supérieur à ce que dégorgent leurs actuels complexes de raffinage. En somme, alors que l’humanité, a moins de dix ans pour réduire de moitié ses émissions de gaz à effet de serre, le plus gros pollueur climatique du monde a décidé de parier à long terme sur une technologie, qui, d’après les experts, fait "plus que doubler la rentabilité du baril de pétrole" ».

Mickaël Correira, « Le plastique c’est fantastique », Le Monde diplomatique, février 2022.

Or l’extraction du pétrole, la fabrication du plastique, comme son recyclage sont énergivores. D’immenses territoires doivent y être consacrés, avec comme conséquence, également la pollution des rivières, des lacs et de la mer.

En Ouganda TotalEnergies prévoit d’exploiter 140 puits de pétrole pour une production de 200.000 barils par an, en grande partie au sein d’un Parc naturel protégé. De même la « Compensation Carbone » liée au Marché du crédit-carbone par la plantation d’arbres en Amérique du Sud, semble n’être qu’une mascarade avec en moyenne 0,5 % de forêts contrôlées. (Cash investigation. Superprofits : les multinationales s’habillent en vert. France 2, le 16 janvier 2023).

Pendant ce temps, les Etats de l’UE subventionnent l’automobile électrique sous la pression de la BCE (Banque centrale européenne) ! Sans se préoccuper, bien sûr, des matières premières nécessaires à la fabrication des batteries, loin d’être inépuisables. Leur extraction, leur transformation, sont encore énergivores et très polluantes. Enfin, ces matières, comme le lithium sont situées dans des pays lointains, donc à la merci d’aléas politiques, sociaux ou climatiques et bien peu soucieux de normes environnementales. Et son transport, sera-t-il électrique ? La France compte quelques réserves de lithium ; elles ne pourront être exploitées avant dix ou vingt ans. Et on dira encore aux défenseurs de l’environnement que c’est pour leur bien.

À suivre. Philippe Annaba, auteur de « Homo sapiens, un animal dénaturé ».

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