Alain Prost n'a rien compris
Alain Prost n’a pas tout compris : « Aujourd’hui en France » du 20 janvier 2008.
La Formule 1 est un scandale dans le contexte de « Développement durable », mais Alain Prost veut la rendre propre. D’abord avec des véhicules électriques (donc "Vive le nucléaire"), mais il se demande si les spectateurs vont s’habituer à des courses silencieuses ; non content d’êtres accros à un jeu stupide, dangereux et polluant, les spectateurs veulent aussi leurs nuisances sonores ! Mais plus grave, Prost défend les futures F 1 aux biocarburants, sous prétexte qu’elles émettent 45% d’émissions de CO² en moins, alors que le problème des biocarburants, c’est leur culture. Qu’il lise donc cet extrait de « Bienheureux les enfants de la Mère » (page 257) :
Les biocarburants, éthanol et autre flexfuel, sont peut-être deux fois moins polluants ( 60% en moins pour le biodiesel, 70% pour l’éthanol), mais pour la même efficacité, il faut en consommer 30% de plus et comme dans dix ans il y aura trois fois plus de véhicules en circulation dans le monde, rien ne sera donc changé.
Ceux qui disent que l’éthanol pourra remplacer le pétrole sont des menteurs conscients, puisqu’ils savent très bien qu’il faut un hectare pour fabriquer une tonne de biocarburant.
Pour alimenter en carburant l’ensemble des automobiles françaises, il faudrait chaque année 48 millions de tonnes d’éthanol, c’est à dire cultiver 48 millions d’hectares de terres arables en France, qui pour l’instant, n’en compte que 16 millions ! D’autre part, pour produire 1,3 litre d’éthanol, il faut aujourd’hui, du gasoil, des engrais chimiques et des pesticides. Et les engrais pour faire pousser du colza, de la canne à sucre ou des betteraves « peuvent libérer de l’oxyde d’azote trois cents fois plus nocif que le gaz carbonique. » Le Monde du 9 juin 2006.
Dans le domaine des biocarburants, le Brésil est montré en exemple dans les médias. Mais pas un bémol bien sûr. Il faut ouvrir le journal Casseurs de pub (La Décroissance), pour savoir que :
« … des milliers d’hectares de terres [sont] monopolisées pour la canne à sucre. Les immenses fazendas des riches propriétaires expulsent les petits paysans qui vivaient de culture vivrière… des centaines de milliers de familles sont tombées ainsi dans la misère, perdant leur source de revenus… »
Et dans Le Monde du 25 avril 2007, à propos du Marché de la faim d’Erwin Wagenhofer :
« Le Brésil est l’un des plus puissants pays agricoles du monde. On y produit plus de cent millions de tonnes de céréales par an. Mais la majeure partie de ces cultures est destinée à la nourriture du cheptel des pays européens. La forêt amazonienne est progressivement rasée (l’équivalent de la surface de la France et du Portugal, depuis 1975) afin d’étendre les champs de soja, dont ne profitera pas une population qui souffre de malnutrition chronique ».
Les gens ont tellement besoin de croire que la science leur permettra de persévérer dans leur addiction à la consommation, qu’ils sont prêts à gober n’importe quoi.
Mondialisation = Bidonvillisation : Pour ceux qui ont encore confiance dans les vertus de la Mondialisation, qu’ils méditent sur cette réflexion de Tokia Saïfi, députée européenne UMP qui dit dans « Aujourd’hui en France » du 21 janvier 2008 : « Mes échanges avec Peter Mandelson (commissaire européen au commerce), sont souvent musclés car je milite pour une mondialisation régulée ». Si l’UMP milite pour une mondialisation régulée, alors cela signifie que l’Union Européenne s’acharne à construire une Mondialisation ultralibérale, sans frein, sans contrôle, celle qui nous mène à la bidonvillisation de nos sociétés, pour le plus grand profit des multinationales. Sur la Mondialisation, voir au besoin, parmi les derniers blogs.