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La décroissance
22 janvier 2010

La sottise de nos économistes

Les sottises de notre intelligentsia de l’économie politique.

Nl_ObsDans le Nouvel Observateur du 7-13 janvier 2010, Daniel Cohen nous dit où va le monde en 2010.

Ce professeur à l’Ecole normale supérieure voit « les Etats-Unis, grâce à un dollar fort, exporter leurs problèmes et reporter la charge sur tous les autres ». C’est ce qu’ils font déjà depuis la guerre du Viêt-Nam grâce à un dollar faible ; du moins c’est ce qu’on m’a appris à l’école. Voir à ce sujet      le blog « Une crise bidon… » du 11/02/09.

Ce grand spécialiste de l’économie se félicite aussi qu’au lendemain de la crise, le G20 ait évité le recours au protectionnisme. Voilà ce qu’on enseigne dans les Grandes écoles, des tabous. Un relatif protectionnisme est pourtant le seul rempart face aux méfaits de la mondialisation. Empêcher les délocalisations en se protégeant contre des marchandises fabriquées dans des pays sans protection sociale et sans contraintes environnementales est pourtant une évidence, mais pas pour nos pythies officielles. Voir le blog « Le tabou du protectionnisme » du 1/04/09.

Pour Daniel Cohen, et c’est bien vrai, la France, « grâce à ses garde-fous a appris à vivre avec 10% de chômeurs ». Quels sont ces garde-fous ? Justement, toutes les aides aux ménages en situation précaire, tirées de caisses sociales de plus en plus vides à cause des délocalisations massives, et payées maintenant sur le déficit budgétaire ; pour combien de temps encore ?

Pourtant à la question : faut-il redouter une faillite de l’Etat ? Il répond « Bien sur que non ! ». Or plus les banques prêtent à un pays, plus elles l’obligent à une politique de rigueur, ce qui correspond à une mise sous tutelle de l’Etat qui abandonne donc une part de sa souveraineté. Et la conséquence pour nous ou nos enfants, sera inévitablement une hausse très importante de tous les impôts.

Daniel Cohen  met tous ses espoirs dans le G20 qui « peut devenir une instance utile, où les pays discuteront un certains nombres d’accords qui ensuite devront être validés. Il ne se substituera pas à l’OMC, au FMI… » Là, il rêve complètement.  Ces pays ne cherchent que leur propre intérêt, et si le G20 ne peut rien contre l’OMC, un organisme non démocratique, gendarme de la globalisation financière,  alors il ne sert à rien.

Daniel Cohen pense que la Chine a durement ressenti la crise avec la baisse de ses exportations, or c’est le pays qui s’est le plus rapidement adapté, en tournant sa production vers son marché intérieur, par des aides aux ménages, qu’elle la Chine, peut se permettre grâce à ses colossales réserves.  D’ailleurs, selon Le Monde du 22 janvier, la croissance du PIB chinois en 2009 fut de 9% et sa progression industrielle de 18 % !

Enfin, comme tant d’autres économistes distingués mais un peu benêts, il est un grand adepte de la méthode Coué : « Le rêve kantien de fixer des normes universelles n’est qu’un rêve. Il faut pourtant continuer d’agir comme si c’était possible… »

Relevons toutefois une certaine lucidité dans ses conclusions :

« Il y a une illusion scientiste à penser que l’humanité s’en est toujours sortie par des techniques innovantes… »

« Il est clair qu’on ne parviendra pas à réduire de moitié les émissions de CO² d’ici à 2050 sans une réflexion en profondeur sur notre manière de vivre ».

        Philippe Annaba, auteur de « Journal incorrect 2005-2008 »

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La décroissance
  • Info contre intox. L’économie mondiale court après la « croissance » pour résoudre ses multiples problèmes et n’arrive qu’à détruire et polluer la planète. Les économistes qui prêchent la « décroissance », sont boycottés par les médias.
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